lundi 7 novembre 2016

Lady Scarface de Diane Ducret


 
"Dans l'intimité des fiancées de la poudre du Chicago d'Al Capone à Hollywood"


Pour ce premier article, on va parler mafia, règlements de compte, cavale et alcool frelaté, au cœur du Chicago des années folles.

Ce livre n'est pas un roman, mais plutôt une galerie de portraits de femmes, épouses des plus grands gangsters américains au temps de la prohibition: Capone, Dillinger et autre Clyde Barrow. 
On suit l'émergence de ce fameux Syndicat du crime dans une époque où la crise économique et le chômage pousse tout un chacun à s'en sortir par tous les moyens. 
Et la prohibition sera la chance pour certains de se faire une place au soleil en faisant fi des lois.
Meurtres, kidnappings et corruption, cette atmosphère tendue par la peur de finir entre quatre planches ou de se faire coincer par le patron du FBI, Edgar Hoover, se trouve adoucit par l'amour inconditionnel et la grande fidélité de leurs femmes qui ont choisi de se lier aux plus grand ennemis de l’Amérique.
Elles sont souvent coquettes, peut-être même un peu trop, couvertes de fourrures et de bijoux par leurs riches amants et possèdent la plus grande des qualités pour tenir leur rôle... elles ne posent aucune question !
Mais loin de l'image d'écervelées naïves et tentatrices dépeinte par les autorités, Diane Ducret nous dresse le tableau de femmes qui rêvent d'autre chose que des codes que la société leur impose.
Dans une Amérique encore puritaine, elles rêves de liberté et d'émancipation, ce que les gangsters et autres mafieux sont seuls à pouvoir leur offrir.
Et si majorité d'entre elles gardent le silence, quitte à tomber pour leur moitié, certaines peuvent se montrer très dangereuse et n'hésitent pas à jouer de la gâchette.



Evelyn "Billie" Frechette 

Au fil des pages, je me suis beaucoup attachée à Mae Capone, et voir son mafieux de mari à travers ses yeux est quelque chose de vraiment déroutant. C'était une femme timide et réservée, dont le seul crime fut de tomber folle amoureuse de la mauvaise personne. Mais elle savait voir le bon qui était en lui et leur histoire est vraiment touchante. 

J'ai aussi beaucoup aimé le portrait de Billie Frechette, fiancée de John Dillinger, qui ne l'a jamais balancé et qui a écopé d'une peine de prison ferme pour lui (bien que ce dernier soit parti convolé avec une autre durant l'incarcération de sa belle !). J'ai trouvé qu'elle faisait preuve d'une grande force de caractère en refusant de trahir l'homme qu'elle aimait malgré ce qui pesait sur elle.

Et mention spéciale à Margaret Collins, la "Fille au Baiser Mortel", dont l'histoire m'a beaucoup amusé ! Chaque fois qu'un homme devenait son amant, il finissait à coup sûre dans un cercueil !



Louise Rolfe, "L'Alibi blond"

En ce qui concerne le livre, je le trouve magnifique en noir et doré, avec son joli cadre art déco à la Gatsby sur la quatrième de couverture. 
Quelques feuillets en papier glacé avec des photos des fiancées de la poudre ont été glissées au milieu des pages, et j'aime beaucoup les titres des différentes parties et des chapitres : "Ma sulfateuse s'appelle Louise", "Diamants et munitions sur canapé", "L'alibi était blond" ou encore "Elles causent pas, elles flinguent".

Alors si vous avez envie d'une touche glamour parmi les odeurs de poudre et d'alcool de la prohibition, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans le merveilleux livre de Diane Ducret !


Mademoiselle C.

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