jeudi 22 juin 2017

Un An Dans les Airs de Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Raphaël Granier de Cassagnac, Johan Heliot et Nicolas Fructus



Leur ballon emporté dans une violente tempête, Jules Verne, Julie Servadac, Nadar et Philippe Daryl se retrouvent prit au piège d'une cité volante et mystérieuse : Célesterre
Ils passeront une année entière à bord de cette étonnante ville aérienne qui n'aura de cesse de les surprendre et chercheront en parallèle à découvrir l'homme à l'origine de cette prouesse. 


Parcourir Un An Dans les Airs, c'est comme mettre la main sur un manuscrit oublié, découvrir un secret d'une valeur inestimable jalousement gardé depuis des années. 
En regroupant les lettres, photographies et illustrations de ses amis, Philippe Daryl nous révèle que la ville aérienne sur laquelle ils ont vécu pendant un an, aurait été une source inépuisable d'inspiration pour les voyages extraordinaires de Jules Verne
Mais ce qui rend tout cela encore plus incroyable, c'est que certains personnages cités ou ceux qui prêtent leur voix à cette histoire ont réellement existé.

Nadar, de son vrai nom Gaspard-Félix Tournachon était un caricaturiste et photographe, qui a tiré les portraits, entre autre, de Charles Baudelaire, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, George Sand ou Guy de Maupassant
Philippe Daryl, de son vrai nom Paschal Grousset, était quant à lui, un journaliste et homme politicien.
Mais on retrouve également le photographe Eugène Disderi, le chimiste Eugène Turpin ou encore l'écrivain Charles Asselineau
Non seulement la présence de ces personnages permet de donner du crédit à l'histoire, mais elle nous pousse également à fouiller un peu dans l'Histoire de cette époque et de nous plonger dans l'ambiance du XIXème siècle.




J'aime aussi beaucoup l'idée d'avoir intégrer Jules Verne à l'histoire, sans pour autant en avoir fait le personnage principal. 
Lors de ce voyage aérien, on se rend compte que Jules Verne s'est énormément inspiré de Célesterre pour écrire ses romans, et pourtant, ces suggestions n'émanent pas de lui mais de Daryl qui reconnait certains lieux et certains personnages.

Si je devais tout de même trouver un petit point négatif, je dirais que l'histoire a un peu de mal à se mettre en route. 
Comme le récit se présente sous forme de carnet de bord, les personnages racontent les mêmes événements, mais d'un point de vu différent, alors on fait un peu de sur-place pendant quelques pages. 
C'est lorsqu'ils se retrouvent séparés que l'histoire avance.

Voilà, c'est tout pour la petite parenthèse négative ! 
Mais elle ne gâche en rien l'incroyable voyage à bord de cette cité aérienne. Et les illustrations de Nicolas Fructus y sont pour beaucoup ! Elles sont vraiment magnifiques et nous transportent plus encore dans l'ambiance Vernienne

Si vous aimez Jules Verne autant que moi, vous ne pouvez pas passer à côté de ce merveilleux livre.
C'est vraiment un très bel hommage à l’œuvre de Jules Verne et je suis certaine que vous ne serez pas déçu !  
En plus si vous avez la chance de tomber comme moi sur ce livre lors d'un Salon et que Nicolas Fructus est en dédicace, ne passez pas à côté de ce petit plaisir. Il y a un peu d'attente et pour ma part, je suis tombée sur le stand placé sous une serre un jour de grand soleil et j'ai faillis mourir de déshydratation mais ça valait le coup ! Ahah !
Je vous met d'ailleurs une photo de ma sublime dédicace (le joli ballon), en espérant que ça pourra un peu plus vous convaincre, et aussi pour me la péter ! Mouahah ! 





Madame C.

lundi 19 juin 2017

Martin Eden de Jack London



Martin Eden est un jeune marin pauvre et sans éducation, habitué à côtoyer la misère et la violence dans les bas-fonds. 
Un jour, après avoir défendu un riche jeune homme lors d'une querelle, il est invité à diner chez chez lui et fait la connaissance de Ruth, sa sœur, dont il tombe éperdument amoureux. 
Poussé dans son apprentissage par l'amour de sa belle, le jeune homme prend gout à cette nouvelle vie et ces progrès l’encouragent à caresser le rêve de vivre de sa plume.


Ce livre n'a pas été un coup de coeur et pourtant, je me suis pris une bonne claque. 
Jusqu'ici je n'avais lu que Croc-Blanc et L'Appel de la Forêt de Jack London, et si j'avais beaucoup aimé ces deux livres, leur format jeunesse avait formaté mon image de l'auteur. 
Attention, je ne dis pas que je méprisais cet auteur parce que je m'imaginais qu'il écrivait pour la jeunesse, mais une fois lu ses deux romans les plus connus, je ne me suis pas intéressé plus que ça à sa bibliographie. 
Jusqu'à ce que la booktubeuse Lemon June nous parle avec tant de passion de Martin Eden
Forcément, j'ai été intriguée, et au salon du livre du Festival Etonnants Voyageurs, lorsque je l'ai vu, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais ! 
Trois jours après, je le commençais dans l'avion, pour le finir en une semaine. Et pourtant, j'étais à Venise, donc rarement à l’hôtel, mais ce roman est tellement passionnant, l'écriture est tellement fluide, qu'on le dévore à une vitesse folle. 

Le personnage de Martin Eden attire immédiatement la sympathie et on s'attache à lui dès les premières lignes. 
Martin Eden est un self-made man à l'état pure. 
Si c'est la belle Ruth qui va le pousser à s'élever au même rang qu'elle pour la conquérir, le jeune homme va très vite évoluer, incapable d’étancher sa soif de connaissance au fur et à mesure qu'il en accumule. 
Et si on prend plaisir à voir Martin s'élever au fil des pages, on se rend vite compte que sa nouvelle vie l'éloigne de sa belle, qu'il va rapidement dépassé au niveau intellectuel. 
Et c'est là toute la beauté de ce livre. Si au départ Martin envie cette classe bourgeoise qui parle bien, sait se tenir et peut suivre des études grâce à sa fortune, il va vite déchanter en cours de route. 
Car ces gens n'ont que l'apparence de l'intelligence et ne vont pas au bout des choses. Martin finit par comprendre qu'on peut s'élever intellectuellement sans être riche et cette nouvelle sphère qu'il intègre va très rapidement l'ennuyer. 
Martin nous ouvre les yeux sur une autre richesse. Mais elle est à double tranchant, car engranger des connaissances, développer son intelligence, c'est aussi prendre conscience du monde qui nous entoure, de certaines réalité qui ne sont pas toujours bonnes à découvrir. 

Une autre facette de Martin Eden qui je le sais, en séduira plus d'un, c'est son acharnement. Martin a un but, un rêve, et il s'y accroche avec une volonté de fer. Il ne se laisse pas abattre, même sans le sou et tiraillé par la faim, sa foi est inébranlable. 
Il n'a besoin que de lui pour croire en son travaille et en ses rêves. Le monde entier peut être contre lui, il ne renoncera pas pour autant. Une telle force de caractère (bien qu'on puisse se dire qu'il est tout simplement borné !) porte à l’admiration. 

J'ai une multitude de détails qui me viennent en tête sur ce livre, mais je pense que pour en apprécier le développement, il faut en connaitre le moins possible. 
Alors pour finir, un dernier mot sur l’écriture de Jack London, qui est d'une fluidité incroyable, mais aussi sur la maitrise de son texte et plus particulièrement de son personnage de Martin. Le cheminement de ce personnage est d'une justesse impressionnante. Jack London sait où il emmène son personnage et même si parfois on a envie de dire à Martin d'écouter son entourage et de retrouver un peu de raison, on finit par se dire que cette situation sonne en fin de compte comme une évidence. Le personnage est toujours là où il doit être et qu'importe ses choix, on reste à ses cotés. 

Je pense que mon amour pour ce livre est assez clair, et si je n'ai malheureusement pas eu de coup de coeur, c'est tout simplement à cause de la fin.
Et ça m’énerve parce que cette fin est logique et inévitable, je n'en aurait d'ailleurs pas espéré une autre ou une meilleure, elle est parfaite ! 
Mais elle m'a tellement brisé le cœur et m'a rendu si triste lorsque j'ai refermé le livre que je n'ai pas réussi à accéder au coup de coeur. 
Alors, est-ce que le retour en France et le souvenir de mon voyage vénitien à accentué cette tristesse, je ne sais pas, mais il n'empêche que je n'ai pas eu ce petit déclic du coup de coeur. 
Néanmoins, il n'en est vraiment pas loin, et je vous recommande ce livre, que tout le monde devrait lire. 

Mademoiselle C.

mercredi 14 juin 2017

Le Seigneur des Anneaux | Troisième Partie : Le Retour du Roi | Livres 4 & 5 de J. R. R. Tolkien



Alors que Gandalf et Pippin se rendent à Minas Tirith où le royaume de Numénor s’apprête à vivre une grande bataille, Aragorn, Legolas et Gimli partent rallier l'armée des morts à leur cause. 
En parallèle, Sam et Frodon continuent leur périple jusqu'à la Montagne du Destin pour détruire l'Anneau. 


C'est avec un énorme pincement au coeur que j'ai quitté cette saga. Il est vrai que j'avais hâte d'en venir à bout pour connaitre le dénouement et découvrir d'autres lectures, mais lorsqu'on est plongé dans une si longue saga pendant un si long moment, on ne peut pas refermer le livre avec indifférence. 
Quitter ce monde, ces personnages... je me suis sentie vide en le rangeant sur mon étagère. 
J'ai essayé de faire durer le plaisir en regardant enfin les films et ça n'a pas du tout marché. J'ai été très déçue. Je n'ai pas reconnu certains personnages, l'histoire est parfois décousue au point que je me suis sentie perdue et certaines scènes ajoutées n'ont pour moi pas leur place car elles n'ajoutent rien d’intéressant à l'histoire. Le comble de l'horreur a été pour moi le traitement des personnages féminins. Donner autant d'importance à Arwen pour nous servir une histoire d'amour pathos et cucul... j'en serre encore les dents ! Et Eowyn, le personnage féminin badass du livre, qui veut partir en guerre comme n'importe quel homme en nous sortant une tirade sur la condition de la femme qui attend sagement son homme revenu auréolé de gloire après la bataille devient une midinette qui bave devant Aragorn et qui ne souhaite se battre que par amour pour lui... Grrrr ! 

Bref, revenons à cette troisième partie de la saga.  
Je n'avais jamais lu de roman avec des récits de bataille et je crois que pour une première, j'ai été plutôt bien servie. C'est vraiment prenant, on est immergé dans la foule et on sent que le danger peut venir de tous les cotés, on passe par une multitude d'émotions et on espère la victoire de nos héros (même si je pense qu'il n'y a pas vraiment de suspense. Même en ayant jamais lu les livres et vu les films, je connaissais les grandes lignes de l'histoire). 
 
Quant à Sam et Frodon, je trouve l'histoire de leur périple d'une maitrise incroyable
Le chemin qu'ils empruntent est tellement dur, ils sont tiraillés par la faim, la soif, ils sont seuls et fatigués, et ils savent que pour eux il n'y aura pas de retour. 
Ils marchent vers la mort mais ne dévient pas de leur but malgré le poids de plus en plus fort de l'Anneau. 
Et si c'est Frodon le porteur de l'Anneau, celui à qui revient la lourde tâche de le détruire, c'est Sam le véritable héro de cette quête. 
Il est d'une fidélité et d'une loyauté à toute épreuve, lucide et clairvoyant, prêt à tout pour permettre à son maitre de réussir sa mission. J'avais tellement d'admiration pour lui que j'avais très souvent envie qu'il pousse Frodon du haut de la montagne et finisse la quête à sa place ! 

J'ai tout de même une petite déception : la destruction de l'Anneau. 
Lire plus de 800 pages pour vivre le moment tant attendu sur 4 lignes... j'avoue que ma déception a été grande. Même les circonstances de sa destruction m'ont laissé sur ma fin.  
Mais je suis vite passée outre en voyant que si la destruction du l'Anneau met fin à la tyrannie de Sauron, ce n'est pas là que s'arrête l'histoire.
On retrouve nos personnages après la bataille, il faut tout reconstruire, réapprendre à vivre après cette période sombre et le dénouement m'a vraiment enchanté. Je le trouve parfait et je ne pouvais pas espérer mieux pour clôturer cette magnifique saga. 

J'ai l'impression de ne pas avoir rendu hommage à cette excellente saga avec mes articles, que je trouve très creux, mais j'espère vous avoir donné envie de la lire parce qu'elle vaut vraiment le coup. N'abandonnez pas parce que le début vous semble trop long et que vous voulez de l'action. Le Seigneur des Anneaux c'est tout un univers qu'il faut mettre place. C'est un monde qu'il faut apprendre à connaitre pour pouvoir le quitter à regret. 

Mademoiselle C.